Ce soir, réunion de comité. J’arrive, ni première, ni dernière, les gens qui sont déjà là, assis autour de la table, ont tous le masque. Je m’assieds à mon tour et décide de ne pas mettre le mien, comme je le ferais au restaurant. Une arrive, s’assied, sans masque. Bon, je ne suis enfin pas la seule… Puis les 2 derniers se pointent « J’ai perdu/oublié mon masque, désolé… » De bonnes âmes leur offrent un masque. Ma « collègue sans masque » rougit, s’agite, dégaine et met son masque. Bon… je suis à nouveau seule…

Lors du tour de table, chacun doit faire un petit exposé de sa rentrée et que vois-je ? 1 personne sur deux tire son masque sous le menton pour parler… C’est pourtant à ce moment précis qu’il serait le plus utile SUR la bouche et pas en-dessous. Mon ex- « collègue sans masque » peine : elle a déjà un souci de santé touchant à l’oxygénation et étouffe de rester sans air frais. Incohérences.

Je m’attends à tout moment à une remarque sur mon attitude, qui pourtant ne vient pas, heureusement. J’avoue que cela retient, de passer pour un mouton noir (même si on en a l’habitude…), d’essuyer des remarques désobligeantes (et cela à n’importe quel point de vue, pas seulement en cette période particulière).
Parmi les participants, et je le sais pour en avoir parlé avec elles, bien des personnes sont « anti-masque », voire « anti-mascarade ». Elles ont aussi cette conviction que les prescriptions contraignantes ordonnées par nos autorités sont inutiles, voire même néfastes à plusieurs niveaux.
Je vois le reflet de mon hypocrisie, la limite de ma lâcheté. Les paroles c’est bien, agir c’est encore plus fort. Ce soir-là, c’est mon maximum. Je suis fière d’avoir osé, de ne pas avoir été hypocrite envers moi-même… et c’est si peu !

Dans les restaurants, les commerces, je le porte, ce fichu masque, pour ne pas créer de problème aux exploitants. Dans les transports publics, c’est plus sournois : si je suis là c’est que je dois me déplacer, alors  je ne veux pas d’ennui… Et, encore plus pervers, quand je travaille : ce serait carrément mon entreprise que je mets en jeu… La prochaine étape sera quoi ? « Si tu veux garder ton cabinet ouvert, tu te fais vacciner ? » Il est grand, grand temps que cela s’arrête… Avant que la machine ne s’emballe.

Aurons-nous tous le courage d’agir sereinement, selon notre conviction profonde et non pas selon nos peurs (ou celles que l’on nous injecte régulièrement) ? Aurons-nous ce courage assez vite, assez tôt ?
Moi, j’y travaille, c’est une de mes priorités.

 

Photo de Elliot Alderson de Pixabay

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